30/11/2007 : Riblet gratte là où ca fait mal!

Le PDG de Loto‑Québec est entendu ce matin au palais de justice de Montréal suite à la plainte d’un joueur du nom de Robert Riblet. Ce dernier conteste la notion de hasard sur les billets à gratter de Loto‑Québec. Selon Robert Riblet, Loto‑Québec “organiserait le hasard” sur les jeux à gratter. Bingo, Millionnaire, 100X, Black Jack, Vegas, etc., les jeux à gratter de Loto‑Québec sont mis en cause et suspectés de ne pas respecter la logique algorithmique d’aléatoire selon laquelle les billets perdants ou gagnants sont censés être distribués.

La société d’État Loto‑Québec, par la voix de son PDG, se défend de cette accusation et déclare : “Loto‑Québec a toujours respecté la loi et les règles de répartition sur les petits lots sont appliquées par l’ensemble des loteries dans le monde”.

Pourtant, Robert Riblet assure que les gains des billets de grattage n’ont aucune relation avec le hasard compte tenu qu’un seul billet permettant de gagner une somme importante se trouverait dans un carnet de jeux à gratter. Les autres billets gagnants présents dans le carnet ne permettraient donc que de gagner des gains mineurs.

En matière de jeux à gratter, la règle figurant à la Gazette officielle du Québec voudrait que les billets gagnants de jeux à gratter soient répartis de manière aléatoire, ne permettant ainsi aucune prévision sur un carnet de jeux.

Petit rappel des faits… Depuis 2001, Robert Riblet est sûr que Loto‑Québec programme les billets engendrant de gros gains.

Ainsi, Loto‑Québec verse environ 2 milliards et demi de dollars canadiens par an au gouvernement du Québec, soit 30% de son bénéfice annuel. Par conséquent, en attaquant l’intégrité de Loto‑Québec, Riblet s’attaque en fait aux caisses de l’État québécois !

En Avril 2005, M. Riblet porte plainte contre Loto‑Québec pour tricherie sur les jeux. En juillet 2005, Loto‑Québec aurait offert 450 000 dollars canadiens à Robert Riblet pour que cette plainte soit retirée. Têtu et convaincu que Loto‑Québec se moque de tout le monde, les 450 000 dollars sont déclinés par Riblet qui préfère maintenir sa plainte.

Voici le type de test qui a permis à Robert Riblet d’étoffer sa plainte : il achète pour 15 000 dollars canadiens un lot de 100 carnets comprenant chacun 50 billets à 3 dollars. Après avoir gratté chaque carnet, Riblet constate que si un premier billet gagnant à 20 dollars est trouvé, le reste du carnet ne permettra plus de trouver un seul billet dont le gain serait supérieur à 20 dollars.

De plus, la somme des gains inférieurs à 20 dollars, une fois additionnée, correspond précisément à 50 dollars pour chaque carnet de 50 billets! Troublant, non ?

Bien décidé à ne plus laisser cette supercherie continuer, Robert Riblet se rend compte que les détaillants eux-mêmes commencent à s’apercevoir du stratagème et arrivent à prédire si les billets restants d’un carnet s’avéreront des billets gagnants.

Défendu par son avocat, Robert Riblet réclame alors 2 millions de dollars canadiens de dommages et intérêts. Loto‑Québec, quant à elle, concède que la méthode de répartition des billets gagnants relève du “hasard prépondérant”. Heu ?

Les 450 000 dollars proposés à Riblet par Loto‑Québec sont soi-disant offerts en tant que récompense pour avoir découvert une “erreur” dans la méthode de redistribution des gains sur les billets à gratter. L’algorithme aléatoire censé orchestrer le hasard des billets aurait donc un léger petit coup dans l’aile. Hélas, dès lors que le hasard est programmé, il n’y a plus de hasard !

Le Directeur du marketing de Loto‑Québec déclare : « Une répartition minimale des petits lots et éviter des répartitions maximales des gros lots dans les carnets, ce qui est permis, conforme aux textes qui régissent nos activités, le hasard doit être prépondérant dans notre activité mais forcément exclusif. » En effet, sur le site de Loto‑Québec, un paragraphe parle de ce fameux « hasard prépondérant », notion très floue qui fait rire les mathématiciens car si le sort est aléatoire, la proportion de gros billets gagnants ne serait pas de 3%, comme elle l’est actuellement, mais de 18% !

Longtemps censuré à la télévision, Robert Riblet a enfin la chance de voir sa plainte traitée par le palais de justice de Montréal aujourd’hui. Il a su gratter là où ça fait mal et il ne fait aucun doute que Robert Riblet, tel un pitbull, ne lâchera pas le mollet de Loto‑Québec ! Qui a dit qu’il était possible de desserrer la mâchoire d’un pitbull ? On attend la suite avec impatience …

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