Barrière et Tranchant contre-attaquent

09/09/2009 - Le président du groupe Tranchant compte demander l’interdiction de 14 sites de jeux en ligne étrangers à la justice française, coupant l’herbe sous le pied à ces groupes déjà bien implantés qui pourraient probablement rafler le marché au moment de l’ouverture. Les groupes Tranchant, Barrière et Joa ont en effet décidé de régler leurs comptes avec les casinos en ligne. Ils attaquent 14 sites de jeux en ligne étrangers qui ont jusqu’alors proposé leurs services aux joueurs français, en toute illégalité, et se constituent partie civile “au regard du préjudice subi” par leurs casinos. L’affaire remonte à début 2009, quand trois groupes de casinos, dont Tranchant, citent en justice les 14 sites en question devant le tribunal de grande instance de Paris. Motif? Avoir proposé des activités illicites aux joueurs du pays, ce qui a été constaté par huissiers. Le dossier est en cours, et les représentants des 14 sites de jeu en ligne devront comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris l’année prochaine, les 8, 9 et 10 février. Or, entre-temps, un cas similaire apparaît au Portugal. Le gouvernement portugais a en effet interdit à la société de paris sportifs Bwin de proposer ses activités en ligne dans le pays. Evidemment, l’affaire s’est retrouvée devant la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) qui, surprise, a tranché ce mardi en faveur du gouvernement portugais. Bref, de quoi donner confiance à nos casinotiers français. Voilà pourquoi, ce mercredi, Georges Tranchant, président du groupe du même nom, déclarait qu’il demanderait au tribunal, en février prochain, “d’assortir sa condamnation des contrevenants d’une interdiction de pratiquer les jeux par Internet sur le territoire français pour une période de plusieurs années qu’il voudra bien fixer”. Et il espère bien que la décision de la CJCE fera jurisprudence, malgré les récentes propositions de la Commission européenne de libéraliser totalement le domaine des paris en ligne. Le syndicat du secteur, Casinos de France, appuie les trois groupes français et s’est d’ailleurs porté partie civile à leurs côtés. Il a exprimé son adhésion à la décision de la CJCE concernant le Portugal, et affirme qu’il “ne remet pas en cause l’ouverture maîtrisée des jeux d’argent en ligne envisagée par le gouvernement dans son projet de loi mais souligne que celle-ci devrait avoir clairement pour objectif premier l’éradication des offres illicites sur le net”.